Sucy, points d’Histoire - lettre N°11 - février 2020

Lettre mensuelle de la Société Historique et Archéologique de Sucy-en-Brie [ http://www.shas.fr ]


Un Sucycien méconnu : Pierre de Bénézech

Dans nos lettres mensuelles de novembre à janvier nous avons fait connaissance avec la famille Halévy, Ludovic, librettiste de Carmen et des opéras-bouffe d’Offenbach ; Elie, historien de l’Angleterre et du socialisme ; Daniel, historien de la vie politique sous la Troisième République.

Faisons connaissance aujourd’hui avec un Sucycien méconnu, Pierre de Bénézech, propriétaire du domaine du Petit-Val à l’époque de la Révolution française.

Né à Montpeyroux le 8 avril 1749 d’un père secrétaire du roi auprès de la Chambre des Comptes de Montpellier, Bénézech fait des études de droit puis se lance dans la vie politique en se faisant élire en 1772 comme maire de Roquesolmes, puis, l’année suivante comme agent de la députation du Languedoc auprès de la cour à Versailles. Cette fonction l’amène à s’installer en 1778 à Paris où il acquiert le journal Affiches, annonces et avis divers, puis à diriger le bureau de correspondance avec les colonies, en s’intéressant à l’exploitation des domaines de sa belle-famille à Saint-Domingue (auj. Haïti).




 

Cartes postales anciennes du château du Petit Val

En 1784, son mariage avec une riche veuve Thérèse-Charlotte Saget, qui avait acquis quatre ans plus tôt le domaine de Petit-Val l’incite à s’installer à Sucy à partir de 1788. Il va jouer un rôle très actif dans notre commune avant et pendant la Révolution. A la tête d’un domaine de 87 hectares de terre et de 4 hectares de vignes, féru d’agronomie, il fait assécher une partie des marais en bas du Petit-Val, bonifier les terres et implanter la culture de la pomme de terre, jusque-là inconnue par les paysans de Sucy. La récolte du tubercule lui permet de faire fabriquer un pain de pomme de terre, distribué à plus de cent cinquante personnes lors de la disette qui précède la Révolution. Après la prise de la Bastille, il fait créer à Sucy une milice bourgeoise dont il devient major et est nommé juge de paix du canton. Le directoire du département de Seine-et- Oise le charge de la rude tâche de ramener le calme dans le département lors des troubles dus à la taxation.


Présentation par Parmentier de la culture de pommes de terre au roi Louis XVI

En 1794, il est appelé par le Comité de Salut Public à présider la Commission des armes, des poudres et de l’exploitation des mines. Il y déploie une grande activité en équipant les volontaires d’une arme nouvelle, la carabine, et en créant une manufacture d’armes à Versailles. En novembre 1795, le Directoire le nomme ministre de l’Intérieur avec une compétence élargie à la culture, à l’éducation, à l’agriculture et aux subsistances. On lui doit la réforme de l’École Polytechnique, nouvellement créée. Mais deux ans plus tard, il doit faire face à une cabale l’accusant d’accointances avec les royalistes, ce qui amène Barras à le destituer. Il s’active à faire lever le séquestre sur le château de Petit-Val, prononcé en novembre 1793, en raison de l’émigration de son beau-fils et ne l’obtient que sous le Consulat.

Ayant adhéré au coup d’État de Bonaparte du 18 Brumaire, il entre au Conseil d’État grâce au Premier Consul, puis devient en 1801 administrateur du palais des Tuileries.

Peu satisfait de cette fonction, il sollicite le poste de Préfet colonial dans l’île de Saint- Domingue. Il y meurt de la fièvre jaune le 13 juin 1802. Napoléon octroie à ses deux filles une pension et leur permet de terminer leurs études chez Madame Campan qui dirige l’École de la Légion d’Honneur.

Parmi les hommes qui ont fait la Révolution à Sucy, il est le plus prestigieux et il a su garder le contact avec son village même dans les moments où il a eu un destin national.



La prochaine exposition de septembre :

Le thème de la prochaine exposition de la SHAS sera : «  la guerre de 1870-1871 ».


Nous recherchons des témoignages de personnes dont la famille a quitté l’Alsace après la défaite de 1870 et tout autre témoignage ou objet ayant un rapport avec cette guerre.

 

Devenez acteur de l’histoire de Sucy !

Après le succès de l'édition 2019, la Société Historique et Archéologique de Sucy (SHAS) prépare une nouvelle mise en scène théâtrale pour son exposition de septembre 2020.

Dans ce cadre, l'association souhaite étoffer sa troupe de comédiens et recherche des personnes motivées (femmes et hommes à partir de 25 ans) souhaitant jouer sur scène en amateur (débutants acceptés). Les répétitions se dérouleront d’avril à juin, puis début septembre. Participez à une belle aventure humaine et historique.

Réunion d'information le samedi 29 février à 14h30, à la Maison Blanche Halévy (accès au fond du parc, en face du 16 rue Ludovic Halévy). Accès libre, venez découvrir le projet.

Renseignements au 06 50 06 08 83 ou agnes.foully@laposte.net

 

Les saynètes de notre dernière exposition de septembre


Un film de 26 mn, réalisé par KifeKoi pour la SHAS sur les trois saynètes.

Sur Youtube :

https://youtu.be/Q6HCwCGyk4g

sur Vimeo :

https://vimeo.com/388947938

 

 

 

Pour adhérer à la Société Historique et Archéologique de Sucy-en-Brie (SHAS) :
Cotisation annuelle de 20 euros, chèque libellé à l’ordre de la S.H.A.S à envoyer à Michel Prévot, notre trésorier.
Adresse : 12 rue de Brie, 94370 Sucy-en-Brie
Téléphone : 
06 83 18 19 77
e-mail : france.prevot@orange.fr

Pour réagir, pour vous abonner ou vous désabonner à cette lettre écrire à info@shas.fr.

 

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Responsable de la publication : Michel Balard, président de l’association.

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