Sucy, points d’Histoire

Lettre mensuelle de la Société Historique et Archéologique de Sucy-en-Brie (SHAS)

N°12 mars 2020

 

La famille Balsac de Clermont d’Entragues

Le 25 janvier et le 7 février 2020, notre ami, Bernard Méa, a présenté devant les membres de la Société Historique et Archéologique de Sucy une conférence sur la famille Balsac de Clermont d’Entragues, propriétaire du château de Haute-Maison (actuel hôtel de ville de Sucy) au XVIIe siècle. On en trouvera ci-dessous un compte-rendu.

     

  
Le château de Haute-Maison à Sucy (photos JMS-2004)

L’histoire du château de Haute-Maison est liée à deux groupes familiaux aux XVIe et XVIIe siècles : les Delivré et les Clermont d’Entragues. On rencontre les premiers Delivré à Sucy à partir de 1242 : une famille très aisée possédant nombre de terres sur notre commune à laquelle elle donne plusieurs maires successifs (voir la Nouvelle Histoire de Sucy-en-Brie, t. 1, p. 49-53). En 1552, Charlotte Delivré, fille d’un prévot des marchands de Paris, épouse Nicolas 1er Luillier, prévôt des marchands lui aussi et président de la Chambre des Comptes. C’est vraisemblablement à ce couple que l’on doit la construction du premier château de Haute-Maison qui échoit en 1635 à leur fille, Louise Boudet de Boulancourt, épouse de Nicolas II Luillier, puis en 1647 à leur petite-fille, Louise Luillier de Boulancourt. Celle-ci est marquise de Clermont d’Entragues par son mariage en 1607 avec Henri de Balsac, marquis de Clermont d’Entragues. Erigée en fief en 1600, devant foi et hommage au Chapitre de Notre-Dame de Paris, Haute-Maison est vendue en 1650 à Jacques Guyot, secrétaire et conseiller du roi.


Marie Touchet, vers 1550, par François Clouet

Les Clermont d’Entragues constituent plusieurs lignages aux XVIe et XVIIe siècles. Parmi eux se distingue François, baron de Balsac d’Entragues, seigneur d’Orléans, qui épouse une dame de Belleville, Marie Touchet (1549-1638), maîtresse du roi Charles IX auquel elle avait donné un fils, Charles de Valois (1573-1650), duc d’Angoulême et propriétaire de Grosbois en 1616. Un neveu de François, Henri de Balsac, épouse une Sucycienne, Louise Luillier de Boulancourt (cf. supra) et devient par son mariage propriétaire de Haute-Maison. Un aveu et dénombrement contemporain nous indique que le domaine comprenait six arpents et demi de terres (environ 2 hectares et demi) et trois arpents et demi, partie en bois, partie en arbres fruitiers (environ 1ha,3), sans compter les vignes sur le coteau.

Les Clermont d’Entragues constituaient une très riche famille au XVIIe siècle, se distinguant dans l’aristocratie de l’époque par leur souci de l’élégance, du beau langage, d’une société policée et « précieuse ». A Paris, leur hôtel de Clermont était fréquenté par des hôtes de marque, Madame de Sévigné, Madame de La Fayette, Catherine de Rambouillet, dont les enfants furent élevés avec les deux filles de Louise de Clermont d’Entragues, Françoise et Marie. On y rencontrait aussi des écrivains, Malherbe, le grammairien Vaugelas, le poète Jean Chapelain et Vincent Voiture, l’animateur indispensable de l’hôtel de Rambouillet où se retrouvait aussi tout ce monde de la « Préciosité » dans la première moitié du XVIIe siècle. Plaisanteries, jeux de société, musique, danse, composition de poèmes, conversations, autant de passe-temps agréables auxquels participaient ces « personnes conversables », pour reprendre le mot de Voiture.


Passe-temps dans un salon littéraire : plaisanteries, jeux de société, musique, danse, composition de poèmes, conversations. 

 

Madame de la Guette

Ces échanges mondains n’étaient pas inconnus à Sucy. Madame de La Guette, dans ses Mémoires, publiés en 1672, nous parle de ses rencontres avec Madame de Sévigné, Madame de Coulanges, les marquises de Flamanville et d’Hoquincourt. Mais elle évoque longuement son rôle de « marieuse », en faveur de Jean Gaspard, comte de Marsin, pour lequel, à sa demande, elle sollicite la main de Marie de Balsac, fille de Louise marquise de Clermont d’Entragues : un « seigneur de la guerre », un soudard, recherchant un des plus beaux partis de France. Il fallut que le prince de Condé, auprès duquel servait Marsin, allât lui-même demander à la marquise de Clermont et à son mari la conclusion du mariage : « demande d’honneur », qui précéda la rencontre des futurs époux à Haute-Maison et la cérémonie en l’église parisienne de Saint-Jean des Grèves le 19 mai 1651.


Jean Gaspard, comte de Marsin vers 1647

C’est ainsi que notre ville participa quelque peu au milieu du XVIIe siècle à la grande histoire.  

 

 

La prochaine exposition de septembre :

Le thème de la prochaine exposition de la SHAS sera : « la guerre de 1870-1871 »

Nous recherchons des témoignages de personnes dont la famille a quitté l’Alsace après la défaite de 1870 et tout autre témoignage ou objet ayant un rapport avec cette guerre.

 

Prochaine excursion de la SHAS

L’excursion annuelle aura lieu le samedi 25 avril à Champs sur Marne et Noisiel. Pour tout renseignement Monsieur Prévot dont les coordonnées sont ci-dessous

Renseignements au : 06 83 18 19 77 ou à france.prevot@orange.fr

 

Retrouvez toutes les lettres mensuelles de la shas

Sur notre site Internet, toutes les lettres ont été publiées. Pour y accéder, un récapitulatif complet indiquant le sujet principal est présenté sous forme de tableau avec liens :

http://www.shas.fr

 

 

Pour adhérer à la Société Historique et Archéologique de Sucy-en-Brie (SHAS) :
Cotisation annuelle de 20 euros, chèque libellé à l’ordre de la S.H.A.S à envoyer à Michel Prévot, notre trésorier.
Adresse : 12 rue de Brie, 94370 Sucy-en-Brie
Téléphone :
06 83 18 19 77
e-mail : france.prevot@orange.fr

Pour réagir, pour vous abonner ou vous désabonner à cette lettre écrire à info@shas.fr.

 

http://www.shas.fr

Responsable de la publication : Michel Balard, président de l’association.

Webmaster : jeanmarc.stoeffler@gmail.com ou info@shas.fr