Sucy, points d’Histoire - lettre N°8 - novembre 2020

Lettre mensuelle de la Société Historique et Archéologique de Sucy-en-Brie [ http://www.shas.fr ]





La famille Halévy  

Lors de notre exposition de septembre qui a connu un grand succès, avec près de 1200 visiteurs, Ludovic Halévy et sa famille ont été quelque peu négligés. Nous nous proposons donc dans cette lettre mensuelle et dans les deux prochaines, de retracer brièvement la carrière de Ludovic Halévy et de ses deux fils, Élie et Daniel.

1- Ludovic Halévy



Ludovic Halèvy, dans son costume d'Académicien

Fils de Léon Halévy et de Louise-Alexandrine Lebas, Ludovic est né à Paris le 1er janvier 1834. Élevé dans le catholicisme, religion de sa mère, Ludovic fit ses études au Lycée Louis-le-Grand et entra en 1852 dans l’administration. Il devint chef de bureau au ministère de l’Algérie, avant d’entrer en 1861 comme secrétaire du Duc de Morny, au Corps Législatif. Il collabore avec Jacques Offenbach pour la réalisation d’une opérette écrite par le Duc de Morny : Monsieur Chouffleuri. Le succès lui permit de quitter l’administration en 1867 pour se lancer dans une carrière littéraire. En collaboration avec Henri Meilhac (1831-1897) il écrivit les livrets de nombreux opéra-bouffe de Jacques Offenbach, tels que La Belle Hélène (1864), La Vie parisienne (1866), La Grande Duchesse de Gérolstein (1867) et La Périchole (1869). On lui doit surtout le livret de Carmen, opéra de Georges Bizet (1875), qui, après un début difficile, connut un succès retentissant et durable, comme l’attestent les lettres adressées par Ludovic à sa cousine Geneviève, veuve de Georges Bizet, dont il gérait les droits d’auteur. Toujours avec Meilhac, il composa des vaudevilles et des comédies, telles Froufrou (1869), Le Prince (1876), La Cigale (1877). 

Toutes ces œuvres font assaut d’esprit, de raffinement, de loufoquerie et d’imagination pour composer sans amertume une satire féroce de la société d’alors.

Ludovic Halévy eut aussi un grand succès de librairie grâce à deux romans, L’abbé Constantin (1882) et Criquette (1883), ainsi que d’autres ouvrages mettant en scène les membres de la famille Cardinal, « symbole de la petite bourgeoisie parisienne, pompeuse, pédante et méchante ». Élu à l’Académie Française le 4 décembre 1884, il y soutint en vain pendant de nombreuses années les candidatures de son ami Emile Zola, comme lui, dreyfusard. Fréquemment invité par sa cousine Geneviève Bizet, épouse en seconde noce d’Emile Straus, il fréquentait son célèbre salon qui recevait le tout-Paris mondain, artistique et littéraire : on y voyait les peintres Edgar Degas et Edgar Manet, les écrivains Paul  Bourget, Guy de Maupassant et Marcel Proust, des musiciens dont Charles Gounod, des membres des familles de Vogü, de Montesquiou et de Rothschild.

Marié en 1868 avec Louise Breguet, héritière d’une célèbre famille d’horloger, il eut deux fils : Elie né en 1870 et Daniel né en 1872. Très dépressif et vite lassé des mondanités parisiennes, Ludovic cessa d’écrire dans les années 1880 et va s’établir au château de Haute Maison, actuel hôtel de ville qu’il acheta en 1893 et y passa les dernières années de son existence. Il mourut à Paris le 7 mai 1908 dans la maison familiale de la place Dauphine, héritée des Breguet.

Edgar Degas a peint le portrait de Ludovic Halévy, en conversation avec Albert Boulanger-Cavé, dans les coulisses de l’opéra en 1979 (musée D'Orsay).


 


le château de Haute Maison à Sucy, à l'époque de Ludovic Halévy



Henri Meilhac et Ludovic Halévy

 

 

Quelques liens externes pour découvrir ou redécouvrir les œuvres citées :

Monsieur Chouffleuri La Belle Hélène La vie Parisienne La Grande Duchesse de Gérolstein La Péricole Carmen


 

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