Lettre N°16 - shas.fr

Autour de notre exposition annuelle « 1870-1871, Guerre, famine et révolution »

En cette année 2020 est commémoré le cent-cinquantième anniversaire de la guerre de 1870, qui a profondément marqué les environs de Sucy, en particulier au cours de la bataille de Champigny (30 novembre – 4 décembre 1870). Pourquoi un tel conflit ?

La responsabilité en est partagée entre Bismarck, chancelier du royaume de Prusse, et Napoléon III. Le premier veut achever l’unité allemande en réunissant les États du sud de l’Allemagne à la Prusse. Le second craint la puissance allemande résultant de cette unification, d’autant que la couronne d’Espagne a été proposée à un prince allemand, ce qui menacerait le Second Empire d’encerclement. Trop confiant dans la force de son armée, l’empereur, à la suite de l’envoi de la dépêche d’Ems par laquelle Bismarck déformait le contenu des négociations entre les deux États, déclare la guerre à la Prusse le 19 juillet 1870.
Concentrée en Lorraine et en Alsace, l’armée française subit toute une série de défaites (Woerth, Reischoffen, Gravelotte, Saint-Privat), la plus lourde étant le désastre de Sedan entraînant la reddition de Napoléon III, le 2 septembre. La nouvelle sitôt connue, une émeute parisienne impose la formation d’un gouvernement provisoire avec Léon Gambetta et Jules Favre, et la proclamation de la République, menacée toutefois par des groupes révolutionnaires.


Attaque des Prussiens sur une position française	Napoléon III	Bismarck	Capitulation à Sedan

Devançant l’arrivée des Prussiens, une grande partie de la population de Sucy se réfugie dès le 13 septembre à Paris où elle va connaître des conditions de vie difficiles : froid glacial, peur des émeutes, effroyable disette, recherche éprouvante de logements. Le Maire et son Conseil, eux aussi réfugiés, s’efforcent de répartir les secours.

La bataille de Champigny, en 1870

Paris est assiégé par les Prussiens et les tentatives de la Garde Nationale et de l’armée française pour faire lever le siège sont un échec : batailles de Champigny, du Bourget et de Buzenval. Le 4 janvier 1871, les Prussiens entrent dans Sucy, dévastent les châteaux et pillent les maisons des réfugiés. En province, les armées républicaines du Nord, de la Loire, de l’Est et des Vosges sont tenues en échec (décembre 70-janvier 71), malgré de belles résistances, par exemple à Belfort. Le 18 janvier 1871, Guillaume 1er se fait élire empereur d’Allemagne par les princes confédérés. Dix jours plus tard, Paris capitule, mais un Comité central de défense nationale prend la tête d’une insurrection, la Commune, qui s’oppose à la République qualifiée de bourgeoise, après l’élection d’une Assemblée à majorité modérée, qui s’installe à Versailles le 8 février 1871. Il en résulte un conflit sanglant : barricades, exécution d’otages, incendies de bâtiments publics (Tuileries, Hôtel de Ville, Palais Royal), batailles de rue, lorsque les Versaillais pénètrent dans Paris le 21 mai 1871 et l’emportent à la suite d’une semaine sanglante. Peines de mort, déportations, emprisonnements sont infligés aux « Communards » vaincus.

Une barricade à Paris, tenue par la Commune

Le traité de Francfort (10 mai 1871) qui met fin à la guerre impose à la France un lourd tribut et la cession à l’Allemagne de l’Alsace et de la Lorraine du Nord, en laissant toutefois aux habitants de ces provinces la faculté d’opter pour la nationalité française. Ainsi se termine le premier conflit franco-allemand qui laisse beaucoup de rancœur au sein de la population française. La IIIe République n’est définitivement établie que par les lois constitutionnelles de 1875.

Exposition à l'Orangerie du château de Sucy :

Du samedi 12 au dimanche 27 septembre 2020. Accès libre tous les jours.
Lundi - mardi - jeudi - vendredi : de 14 h à 17 h 30
Mercredi - samedi - dimanche : de 10 h à 12 h et de 14 h à 17 h 30

Cliquez sur l'image du flyer de l'exposition.

SPECTACLE THÉÂTRE : LES AMANTS DU SIÈGE (dans le cadre de l'exposition)
Une création de Charles Gaillard

Deux amants sucyciens sont séparés par l’arrivée des troupes prussiennes aux portes de Paris. Alors que Jean décide de combattre l’ennemi, Marguerite choisit de porter secours aux réfugiés pris au piège dans la capitale. Liés par l’écriture, ils livrent dans leurs cahiers des témoignages bouleversants retraçant les grands moments du siège de Paris. Des mots qui parviennent jusqu’à nous, prêts à reprendre vie... Un spectacle inédit porté à quatre voix, unissant au-delà des épreuves et des années, ceux qui s'aiment vraiment.

Séances : tous les samedis et dimanches à 15 h et 16 h 30.
Durée : 35 min.

Accès libre, dans la limite des places disponibles, conformément aux mesure sanitaires en vigueur.

Responsable de la publication : Michel Balard, président de l’association balard@univ-paris1.fr.